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Musique
Par Camélia Kheiredine

LE CLIP DU JOUR : La rappeuse américano-syrienne Mona Haydar détruit les standards de beauté occidentaux avec « Barbarian »

Il n’existe pas un féminisme mais des féminismes, pluriels et intersectionnels. Toutes les femmes ont le droit de se reconnaître dans la lutte pour les égalités hommes-femmes. Absolument toutes. Et ça, Mona Haydar tient à le rappeler (mais surtout à le rapper) haut et fort.

Elle a grandi en écoutant Mos Def, A Tribe Called Quest et Rakim. Le Hip-Hop a toujours fait partie intégrante de sa vie et elle a choisi ce moyen d’expression pour permettre de faire résonner ses opinions sur des beats. Mona Haydar possède mille et une casquettes : rappeuse, poète, maman, activiste, féministe, universitaire. Cette femme musulmane de 28 ans, americano-syrienne et voilée, a fait des injustices et des injonctions sociales son terrain de combat artistique préféré.

Découvrez ci-dessous « Barbarian », son nouveau clip.

Mona Haydar – Barbarian 

L’année dernière, elle avait fait entendre sa voix dans un clip ultra engagé qui déconstruit les fantasmes liés au port du voile. « À quoi ressemblent tes cheveux ? Je parie que tes cheveux sont jolis. Tu ne transpires pas ? Ce n’est pas trop serré ? » rappe-t-elle. Autant dire qu’au regard de l’atmosphère politique sous tension depuis l’élection de Donald Trump, le clip a rapidement atteint les millions de vues et a essuyé certaines critiques. Aujourd’hui, Mona Haydar est de retour avec « Barbarian » (« barbares » en français), un nouveau clip qui s’attaque, cette fois-ci, aux notions d’appropriation culturelle, aux standards de beauté et aux effets de la pression sociale sur les comportements à opter pour paraître « civilisé.e ».

« Nous sommes de beaux barbares, magnifiquement sauvages et non civilisés », écrit Mona sur sa page Facebook. « Nous mangeons avec nos mains. Nous sentons les épices que nous aimons manger. Nous aimons nos cheveux, notre nez, notre peau et notre façon de penser et d’être. » 

« Barbarian » est donc un puissant hommage à ces femmes, plurielles et singulières, qui ne représentent pas la beauté et la pensée standards de notre époque. Le clip propose différents tableaux dans lesquels la culture de chaque femme est sublimée et fièrement revendiquée. Côté production, des instruments traditionnels d’Asie, du Moyen Orient et d’Afrique sont mis à l’honneur. On peut entendre la zurna, un instrument à vent, la derbuka, un instrument de percussion… et même les you-yous, ces cris longs et modulés.

Punchline sur punchline, la rappeuse offre une envolée lyrique faisant étrangement écho à l’actualité : « Je me souviens de cette époque où ils détestaient ces grosses lèvres. Maintenant, l’histoire a changé : elles ont un nouveau rouge à lèvres Kylie J« , en référence à Kylie Jenner, la demi-soeur de Kim Kardashian, qui a fait de ses lèvres pulpeuses sa marque de fabrique.

« Ils ont essayé de me faire détester mes hanches et mon nez, maintenant ils ont des imposteurs sur des couvertures de Vogue. Pas une seule caractéristique, ils ne nous laissent posséder » clame-t-elle entourée de femmes issues de cultures différentes. Un discours qui gagne de plus en plus de force dans la communauté rap ces derniers mois : en septembre dernier, l’artiste Princess Nokia développait des idées très proches dans son morceau « Flava ». On s’en réjouit, et on va continuer à suivre Mona Haydar de très près…

En attendant la suite de ses projets, on vous laisse (re)découvrir »Hijabi », le titre qui a fait connaître la rappeuse en 2017.

« Hijabi », le clip qui a fait connaître la rappeuse Mona Haydar. 

Image à la Une : extrait du clip « Barbarian » de Mona Haydar 
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