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Société

QUI ES-TU… Ahmed El Mousaoui, champion de boxe

Champion d'Europe, plusieurs fois couronné en France, le jeune Ahmed El Mousaoui enchaîne les succès. En 22 combats et presque autant de victoires (avec une seule défaite), sa carrière est promise à un brillant avenir. Rencontre.

Qui es-tu ?
Je m’appelle Ahmed el Mousaoui, j’ai 24 ans. J’habite dans les Yvelines. Je suis boxeur professionnel depuis 5 ans maintenant. J’ai été champion de France professionnel en 2013, et je viens de devenir champion de l’Union Européenne, il y a tout juste 3 mois.

Quand est-ce que tu as commencé la boxe ?
 l’âge de 8 ans. C’est mon père qui m’a poussé. C’est une passion pour lui. Il n’en a jamais pratiqué en compétition mais il adore ça, en tant que loisir. Disons qu’il m’a bien incité (rires). J’étais un peu turbulent, trop speed, je faisais de petites conneries. Mais jusqu’à 14 ans seulement, après j’ai arrêté tout ça.

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Et le passage à la carrière pro, comment est-il arrivé ?
Au bout de quelques mois, mon premier entraîneur m’a dit que j’étais doué, que j’avais le potentiel pour devenir un grand champion. Moi je ne le croyais pas, je pensais qu’il mentait ! J’avais 9 ans, en même temps. Mais je me suis vite rendu compte tout seul que je commençais à devenir accro.

Quand tu dis accro, ça veut dire quoi ?
Que si je ne fais pas de boxe pendant un mois, je peux péter un câble. C’est comme de la drogue. Se défouler, donner des coups, ça me libère.

Tu es dangereux, en fait.
Non, pas du tout. Je ne me bats jamais, ou alors c’est extrêmement rare.

Je parais tellement gentil que les gens viennent m’embrouiller tout le temps (rires).

Tout le monde me dit que sur le ring je ne suis pas le même. Et encore, il faudrait que je sois plus méchant. Dans la vie de tous les jours, je suis une crème ! La boxe c’est un art noble. Je pense qu’on est moins « méchants » que dans le foot. On se tape dessus, mais à la fin on se serre la main.

Ahmed El Mousaoui training at Gym

Ça ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas de rivalités, si ?
C’est plutôt du côté des grands champions. La compétition est médiatique, c’est pour le buzz. En ce moment par exemple, il y a le « Combat du Siècle », ça se taquine de tous les côtés. Mais c’est un monde bien particulier, celui des n°1 mondiaux. Moi je suis dans le top 60, je fais partie des plus jeunes dans le top 60 mondial, sur 1700.

Revenons sur ta carrière. Comment s’est-elle poursuivie ?
A l’âge de 14 ans, je suis devenu champion de France en boxe éducative. La boxe éducative, c’est la boxe mais on touche, on ne frappe pas. Enfin on frappe mais sans chercher à se faire mal ou à se mettre K.O. La boxe amateur c’est la boxe que l’on pratique en équipe de France, aux Jeux olympiques : c’est des tournois. La boxe professionnelle est indépendante, c’est ton métier, il y a des classements sans cesse. Je suis passé par l’équipe de France, puis je suis passé professionnel. Ça m’a tout de suite réussi, j’ai gagné mes combats. Ensuite, je suis parti aux Etats-Unis à 22 ans, en février 2013, grâce à un ami boxeur.

Qu’est-ce que tu y faisais ?
J’ai fait deux combats là bas, deux victoires. J’avais ma licence en France mais je m’entraînais là-bas  J’étais classé n°1 français du coup le challenger et le champion. Et puis je suis rentré en France pour affronter le boxeur au-dessus de moi dans le classement, et j’ai ramené mon entraîneur des US avec moi.

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Tu as toujours le même ?
Non, ensuite il est rentré. J’ai dû changer au moins 5 fois d’entraîneur.

Qu’est-ce qui te pousse à monter sur un ring, te battre contre quelqu’un et prendre le risque que tes organes vitaux soient touchés ?  Qu’est-ce qui te donne envie d’aller le faire ?
J’ai tellement d’adrénaline et de pression que j’adore ça. Là je sais que j’ai un combat dans un mois, contre un anglais qui s’appelle Junior Witter. Ça me met la pression, mais je sais où je veux aller. Même ma mère me dit que je suis un malade, quand je rentre à la maison avec des marques. Mais c’est comme ça, la boxe c’est inné chez moi. J’ai un esprit de compétition depuis que je suis tout petit.

Et puis je n’ai plus mal, je ne sens plus les coups.

Dieu merci, je ne suis jamais tombé K.O. J’ai la capacité d’accompagner les coups, je les vois arriver. Je peux les prendre, mais pas de plein fouet.

Là à 24 ans, tu es satisfait ?
Je suis fier de moi. Depuis que j’ai été champion de France fin 2013, j’ai franchi un cap. C’était la 6e fois que je le devenais, je l’avais déjà fait une fois en boxe éducative, 4 fois en amateur. Mais là, en professionnel, c’était la consécration. C’est quand j’ai eu ce titre-là que j’ai pris conscience qu’il fallait absolument que je continue. Mais je sais que les années les plus dures commencent maintenant. Je m’entraîne dix fois par semaine. Je dors même à l’hôtel histoire de m’aérer et de rester concentré. Je ne fais que ça.

Championnats d’Europe de Boxe catégorie Welters, Junior Witter vs. Ahmed El Mousaoui, vendredi 17 avril au Cannet

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