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Par Charlotte Vautier

À VOIR : « Beyrouth Street », le docu qui dévoile la culture Hip-hop underground du Liban

« Si on reprend les anciens adages du Hip-hop : c’est aussi transformer l’énergie négative en énergie positive ».

Ces derniers temps, lorsque l’on parle du Moyen-Orient, c’est plus pour évoquer les crises qui y sévissent plutôt que pour parler d’art. Il a semblé important au journaliste franco-libanais Salim Saab de sortir de ce schéma pour s’intéresser à la communauté Hip-hop underground qui s’est développée dans la capitale Libanaise.

« Chaque fois que l’on parle des pays arabes, c’est soit pour parler de sujets assez anxiogènes, soit pour parler de la culture mais avec un aspect superficiel – voire orientaliste ou paternaliste parfois. Je voulais montrer mon Beyrouth, celui que je connais. J’estime que c’est important, parfois, que ce soit quelqu’un d’un pays qui montre la culture de son pays », raconte Salim Saab.

Même si c’est à la radio qu’il exerce son métier de journaliste (Aligre FM et Radio Monte-Carlo), c’est à travers une caméra que ce passionné de Hip-hop a décidé de montrer cet aspect inconnu du Liban. Une projection de son documentaire Beyrouth Street : Hip Hop au Liban est prévue le 7 octobre à 16 heures à la bibliothèque François Truffaut à Paris dans le cadre de l’Urban Film Festival.

Voici la bande-annonce :

Composée de rappeurs, de graffeurs et de danseurs, la scène Hip-hop libanaise a vu arriver ses premiers adeptes vers 1996. Salim explique : « on ne parle jamais de la culture underground au Liban ou dans les pays arabes, on parle toujours des pop-stars ou de la musique traditionnelle ». Pourtant, en vingt ans, le Hip-hop a eu le temps de s’implanter largement à Beyrouth et de nombreuses personnes font aujourd’hui vivre cette culture. En trouvant sa place dans les bars, sur les murs et dans les rues de la capitale, le Hip-hop participe à réunir une jeunesse parfois trop divisée. Ce sont des Libanais de tous âges, de tous milieux sociaux et surtout de toutes confessions qui sont concerné.e.s.

« Il faut préciser qu’au Liban, il y a une politique confessionnelle très forte. Chaque confession a son parti politique, son média, sa région, son quartier etc… Ça divise le peuple ». Mais il continue : « le Hip-hop casse ce schéma en regroupant des gens de toutes les communautés et toutes les confessions : sunnites, chiites, chrétiens, maronites, orthodoxes ou arméniens ».

Le documentaire Beyrouth Street nous apprend aussi que le Hip-hop, au Liban, a trouvé sa couleur et une identité forte, notamment dans le rap. À la façon des MCs américains qui samplaient Minnie Riperton ou James Brown, de nombreux rappeurs libanais samplent les morceaux de musique traditionnelle des chanteuses Fairouz ou Sabah. En ce qui concerne les lyrics, les sujets sont variés mais Salim Saab reconnaît que la guerre en Syrie et les crises que connaît le Liban sont des sujets qui reviennent souvent, même si on trouve aussi des textes d’egotrip comme n’importe où ailleurs.

« Au Liban, il y a deux styles de rappeurs : ceux qui rappent en anglais, et ceux qui rappent en arabe, qui représentent environ 80% de la scène ».

Le morceau « Al Basata » de Sabah.

Dans le graffiti aussi le Liban a trouvé sa marque de fabrique. Salim Saab explique que la pratique est d’ailleurs largement acceptée dans le pays, et pour cause : « comme Beyrouth est une ville qui est encore marquée par les séquelles de la guerre, il y a plein de bâtiments criblés de balles qui sont délaissés. Les graffeurs les décorent. D’un bâtiment détruit criblé de balles, ils font une oeuvre d’art ». 

Pour voir le documentaire Beyrouth Street : Hip Hop au Liban, rendez-vous le 7 octobre à 16 heures à la bibliothèque François Truffaut à Paris dans le cadre de l’Urban Film Festival. Le documentaire passera aussi par la Suisse le 27 octobre à Berne (cliquez sur ce lien pour voir l’event), le 5 novembre à Vienne et très prochainement sur Clique.

Image à la une : affiche du documentaire Beyrouth Street : Hip Hop au Liban.

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