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Clique x Alain Badiou – Partie 2 : La Haine

Alain Badiou est philosophe et professeur à l’Ecole normale supérieure. Auteur de nombreux ouvrages, il a publié en 2009 « Éloge de l’Amour » (Flammarion). En janvier 2016, le penseur d’extrême gauche sort un ouvrage sur la tuerie du 13 Novembre, dont il impute la responsabilité à l’impossibilité de proposer une alternative au monde tel qu’il est : « Notre mal vient de plus loin, Penser les tueries du 13 novembre ».

Clique est allé à la rencontre d’Alain Badiou. On a parlé de l’Amour, d’abord. Cette fois-ci, c’est au tour de la haine. Retour sur les mécanismes d’intégration au Jihad, l’ostentation inhérente à la culture hip hop, la place des femmes dans nos sociétés actuelles, sur l’héritage de la Guerre d’Algérie. Banlieues,  polémiques sur le voile, islamophobie, antisémitisme, état d’urgence. Badiou dit tout.

« C’est quand même un difficile de commencer sa vie en étant constitué par la société d’abord comme un problème »

« Un monde qui fait trop de gens frustrés, c’est un monde qui court à sa perte »

« Le gangsterism est lié au manque d’amour »

« On donne aux femmes le droit de faire, mais de faire comme les hommes ». « On traite l’égalité. (…) Mais il faut traiter la singularité féminine dans l’apport qui peut être le sien à la création d’un univers humain supérieur à ce qu’il est aujourd’hui ». (…) « Moi je continue à penser qu’une femme, c’est pas un homme. Ma tendance, c’est de penser que c’est plutôt mieux. Mais ce mieux est encore caché ».

« Au niveau international, on laisse Daesh prospérer, en le contenant un tout petit peu ».

« Le bilan du XXe siècle, c’est que tout le monde a du sang jusqu’aux oreilles (…). Alors on fait porter le chapeau au communisme, qui l’a bien mérité c’est vrai, mais c’est aussi pour se désintéresser de son propre chapeau ».

« Les campagnes de la colonisation de l’Algérie, c’est des violences inouïes, alors après si on rajoute ‘Ah, j’aime pas les Arabes’, c’est tout un bilan de l’histoire assez singulier. On a déjà suffisamment montré qu’on ne les aimait pas. Il serait peut-être temps de les aimer un peu ».

« Il faut mener un combat permanent contre acharné, permanent, contre toutes les logiques identitaires et ça c’est une tâche philosophique ».

« La désignation d’une ou de plusieurs identités de façon négative doit être considérée comme un crime. Parce que les grands crimes de l’humanité ont été commis dans des visions de cet ordre-là. Malgré tout, si vous êtes islamophobe, ils ne faudra pas vous étonner qu’il y ait des antisémites. On ne peut pas dire ‘l’islamophobie c’est bien et l’antisémitisme c’est mal’, c’est impossible. C’est la stigmatisation identitaire contre laquelle il faut mener une lutte politique et idéologique permanente, avec un équilibre général, et sans jamais privilégier dans ce combat une des minorités par rapport à une autre ».

 

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