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Mode
Par Julien Gangnet

CLIQUE WEAR : le bob

Le bob est back depuis deux saisons, les vrais gars à la redresse n’auront pas manqué de le remarquer. Mais il n’était pas vraiment parti, il était seulement en sommeil, les icônes ne meurent jamais.

Wikipedia nous apprend que le Bucket Hat (le « bob » en VO) serait né au début du 20siècle probablement en Irlande et certainement dans un coin où il devait pleuvoir des cordes.

Il fait ensuite son petit bonhomme de chemin en coiffant tout ce que le monde libre compte de pêcheurs à la mouche, chasseurs, alpinistes et autres adeptes du plein air. On le retrouve, modifié en forme cloche pour sa première utilisation swagg, là il protège de la pluie les jeunes filles aux grands yeux de Carnaby Street. Malgré cela, le bob reste le chapeau à papa, ce n’est pas encore l’accessoire pour serrer de la rate, il lui manque tout simplement un poster boy à la hauteur.

Le vent tourne au milieu des 80’, quand Reni des Stones Roses le remet au goût du jour, bientôt suivi par tous les bouffeurs d’ecstasy d’Angleterre, c’est la vibe baggy, chemise à carreaux ou maillot de foot, parka militaire et bucket hat souvent issu des marques sportswear phares de l’époque : Fila, Tacchini, Ellesse ou Slazenger.

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L’époque voit s’entrelacer groupes de lads à guitares ou à TR-808, tous avec un sens inné de la dégaine, dont l’influence se fait sentir encore longtemps après.

En 1996 les figures de la pop UK, Oasis et consort, ne sont pas les derniers pour porter des bob.

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Toujours au milieu des 80’, cette fois-ci de l’autre côté de l’Atlantique, un mec de 16 ans qui ne peut pas vivre sans sa radio ni son bob est une des premières signatures de Def Jam et c’est un coup de maitre, du jour au lendemain LL Cool J se retrouve sur orbite et avec lui le bob Kangol, marque anglaise connue jusque-là uniquement dans les maisons de retraite.

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Avec LL pour locomotive, tout le hip hop adopte ce couvre-chef. Kangol, principalement pour RUN DMC, Eric B & Rakim, Slick Rick et des millions d’anonymes, mais aussi du bob sans marque qui devient la signature Eric and Parish de EPMD.

EPMD

Cependant, en France, baggy ou hip hop, l’engouement autour du bob est à la traine et la mayonnaise ne prend pas plus que ça. Il faut dire que dans les années 80, le Kangol est introuvable à Paris et que les rares mecs qui en portent ont plutôt intérêt à avoir une réputation et/ou à pouvoir l’assurer physiquement au risque de devoir le céder au détour d’un couloir de métro.

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Le bob baggy, lui, fait trop camping et nous sommes vraiment trop loin de Manchester pour faire rêver les kids.

Arrive les 90’ le baggy fait long feu, la génération de pionnier hip hop laisse sa place, mais le bob est posé sur des bases solides, et on le retrouve sur la tête de tous les gars à la page. Début des années 2000, Nas, Method, Raekwon et les autres portent le bob avec fierté, Polo Ralph Lauren et Tommy Hilfiger ou modèle militaire, tous les experts pensent le bob installé pour toujours.

Nas

Method

Las, la France est toujours à la traine, heureusement les deux frangins d’Arsenik, dépositaires d’une des meilleures dégaines rap fr. de tous les temps, mettent le bob à l’honneur avec le modèle Lacoste dont la qualité n’est plus à vanter.

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Et puis, les montagnes russes stylistiques étant ce qu’elles sont, le bob redescend d’un cran, on ne le voit plus vraiment à la une mais il reste adoré par un grand nombre de dévots.

Le second millénaire qui bascule dans sa première dizaine voit une nouvelle école de rappeurs biberonnés à la mode et affranchis des codes vestimentaires ghetto se réapproprier le bob, merci à Schoolboy Q, Earl Sweatshirt, Kid Cudi entre autres.

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Et pour une fois la France choppe la perche au passage, Gradur l’homme au bob lui consacre un morceau et les Y qui ont du style assortissent le leur avec leurs Asics gel lyte III.

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Le bob ne meurt jamais vraiment, il connaît simplement des éclipses.
Et selon moi, il doit son insubmersibilité à son origine utilitaire, tant qu’il y aura un retraité pour aller à la pêche, il y aura un petit malin pour lui pécho son style.

Crédit photo : Brick Stowell

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