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Arts

À VOIR : La deuxième Biennale des photographes du monde arabe contemporain a ouvert ses portes

Cela a commencé cette semaine : huit lieux parisiens accueillent la seconde édition de la biennale des photographes du monde arabe contemporain jusqu’au 12 novembre. Focus cette année sur deux pays du Maghreb, la Tunisie et l’Algérie.

Après une première édition très réussie en 2015, c’est le retour de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain : l’occasion de découvrir le travail de plus de cinquante artistes, dont beaucoup sont pour la première fois exposés en France.

© Wafaa Samir, Ramadan, 2013 – Sa photo a été utilisée pour l’affiche de la première édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain

La Biennale se déroule simultanément dans huit lieux parisiens : L’Institut du monde arabe (IMA), la Maison Européenne de la Photographie (MEP), la Cité internationale des arts, la Mairie du 4e, la Galerie Thierry Marlat, Photo12 Galerie, Galerie Clémentine de la Féronnière et la Galerie Binome.

Principes de la Biennale : mélanger les cultures, créer des dialogues entre les sensibilités et les intensités. Croiser les regards et les histoires. Présenter les travaux de photographes arabes – et non arabes – sur la réalité actuelle des pays arabes. Pari réussi. Tout se répond, tout fait écho.

« Il ressort de l’ensemble des œuvres figurant dans le cadre de cette Biennale une vision poétique, en comparaison de l’atmosphère tumultueuse qui règne aujourd’hui au sein du monde arabe, faite de conflits, d’inégalités, de violences, de migrations… »

« La vocation des artistes n’est pas de témoigner de l’actualité immédiate et le projet qui sous-tend l’ensemble des expositions est d’abord de rassembler des regards de créateurs qui usent du temps et prennent du recul. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils ignorent le monde qui les entoure. » — Gabriel Bauret, commissaire général de la Biennale.

Et tout est passionnant. L’Institut du Monde Arabe présente une grande exposition collective autour de la création tunisienne à travers l’œil expert de sa commissaire basée à Tunis, Olfa Feki. Si toutes les expositions proposées méritent leur coup d’œil, trois d’entre elles, gratuites, ont particulièrement retenu notre attention.

  • Ikbal/Arrivées à la Cité internationale des arts

© Abdo Shanan – sans titre

À la Cité internationale des arts, on peut voir un panorama de la jeune création photographique algérienne. L’exposition s’appelle Ikbal/Arrivées et a été imaginée par le génial photographe Bruno Boudjelal (qui a passé plus de dix années à explorer et photographier l’Algérie, son pays d’origine).

Il a sélectionné à travers 400 œuvres des photos de jeunes algériens qui ont envie de raconter la vie de l’Algérie aujourd’hui. Et qui la font. Avec leurs contradictions, leurs contrastes, leurs envies, leurs complexités. Des visions différentes qui sont autant de fils à tirer.

« C’est en 2015, lors d’un atelier photographique effectué à Alger avec des photographes venant de différentes régions d’Algérie, que j’ai été frappé par l’énergie et le dynamisme de tous ces jeunes gens. Ils manifestaient une envie forte de montrer, de dire, de raconter leur pays.(…) » raconte Bruno Boudjelal dans le catalogue de la Biennale.

« Il s’est vite révélé comme une évidence qu’il fallait montrer ce bouillonnement, cette dynamique de la photographie », continue-t-il. « Ces jeunes artistes nous parlent, à travers leurs images, d’eux-mêmes et des lieux dans lesquels ils vivent. C’est là un précieux témoignage de la grande vitalité et de la richesse de ce courant photographique qui traverse le pays. De plus il est essentiel que l’Algérie, comme de nombreux autres pays à travers le continent africain, soit aussi racontée, décrite, photographiée… par les Algériens eux-mêmes. Ces jeunes photographes nous montrent combien ils en ont conscience et nous envoient un message très fort et clair avec beaucoup de talent ! »

  • « Sinjar : naissance des fantômes » de Michel Slomka à la Mairie du 4ème arrondissement

© Michel Slomka : Des petites filles forment une ronde à l’extérieur du camp de réfugiés de Sharya, au Kurdistan irakien. Irak, 2016 

L’exposition à la Mairie du 4ème arrondissement de Paris présente le très impressionnant travail de Michel Slomka, jeune photojournaliste, sur le sort de la communauté yézidie, victime en Irak des djihadistes de l’Etat Islamique.
Magnifique et indispensable témoignage sur les vies suspendues, les villes détruites, les blessures de guerre. Ou tenter de comprendre comment on soigne ses traumatismes, comment on avance avec des fantômes…

  • Leila Alaoui à la Mairie du 4ème arrondissement

© Leila Alaoui, Les Marocains, 2011

Une pensée très forte lors de cette édition pour la photographe Leila Alaoui, tuée à Ouagadougou lors des attaques terroristes de 2016. Cette Biennale lui est dédiée – ses magnifiques portraits de Marocains étaient exposés à la MEP lors de la première Biennale… On peut les (re)voir du 20 au 30 septembre dans une nouvelle salle d’exposition inaugurée dans la Mairie du 4ème arrondissement, qui portera son nom. On peut également découvrir son travail à Avignon à la Collection Lambert jusqu’au 05 novembre. L’exposition s’appelle Je te pardonne.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site de la Biennale ici ou suivre ses actualités sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Instagram ou avec les hashtags #PhotoMondeArabe et #BPMAC.

Image à la une : Le visuel de l’affiche de la 2ème édition de la biennale est une photographie issue de la série « Mectoub » (2012-2016) de Scarlett Coten.

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